Je pense donc je cours

Publié le par Thymtin

Je voudrais vous parler de la course à pied que je pratique régulièrement. 

C'est en méditant sur le fait que le sport est ce qui maintient la santé, la renforce et agit sur le corps lequel à son tour influence l'esprit que j'ai décidé il y a un an de m'initier à la course à pied.

Je me suis rendu compte que je n'étais pas capable de canaliser suffisamment d'énergie pour tenir dans la durée. Il m'a fallut des semaines pour arriver à courir 15 puis 30 puis 60 puis 120 minutes, mon meilleur temps il y a quelques jours.

La course à pied est une lutte acharnée contre la difficulté contre cette barrière psychologique et physique qui tend à nous laisser abandonner nos forces dès les premières minutes. Il faut rapidement s'aider de notre mental pour repousser les limites du corps. La course comme tout sport fait appel aux muscles mais surtout à notre esprit qui commande de continuer, de se surpasser. C'est bien cela qu'il s'agit : se surpasser toujours et toujours plus est ce qui me motive dans la course. Peu importe si je ne serai pas un champion, un recordman, c'est l'impossible qui m'attire. Se dire que si je suis fatigué au bout d'une heure, la prochaine fois je ferai 2 heures.

Bien sûr, on connaît les limites vitales qui font qu' il faut s'arrêter pour ne pas finir dans l' ambulance mais c'est d'aller sans cesse dans la frontière entre la limite et le hors-limite, le possible et l'impossible qui est motivant. Vous être parfois sur le rouge, vous y restez puis vous revenez vers le vert. 

La course en plus de ses bienfaits indiscutables sur la santé renforce notre esprit dans les situations difficiles. A chaque tracas de la vie quotidienne, l'esprit a déjà expérimenté cela quand son corps lui envoie des signaux d'alerte dans les moments difficiles de la course. On est en quelque sorte préparé psychologiquement aux épreuves difficiles quand on a l'habitude de courir ou tout sport d'endurance. L'esprit est le même quand on court ou quand on travaille. On fait appel à des mécanismes communs.

De plus, le sport est la meilleure solution au stress. Il dépasse de loin les anti-dépresseurs et autres drogues.

On dit souvent que le sport c'est l'école de la vie. Ce n'est pas faux. Quand je cours, c'est un peu comme si je prenais en main ma destinée, comme si je marchais directement sur le fil de la vie. On est en relation avec la nature, son corps, son esprit et si on a la chance de courir à plusieurs, on court en harmonie dans le même sens.

C'est pourquoi j'ai dit dans mon titre : "je pense donc je cours" pour faire allusion à la citation du philosophe.

Courir est donc pour moi la première étape de maîtriser un peu le cours des choses et de ne pas se laisser dicter sa vie par la loi du marché qui condamne bien trop de gens dans l'exclusion.

L'exclusion sociale est le premier facteur qui enlève la dignité aux gens car on ne leur donne pas un rôle à jouer dans l'organisation de la société. C'est un peu comme si on interdisait à son enfant de jouer avec d'autres enfants. Tout le monde doit penser que c'est cruel de faire cela à un enfant. Pourquoi tolère-t'on cela aux adultes?

L'exclusion de millions de gens qu'ils soient au chômage, malades, handicapés ou autre doit nous interroger sur la complicité de chacun en ne remettant pas en question le fonctionnement de la société.

C'est pourquoi je dirai que la subtilité de la vie est une expression étrangère à beaucoup de nos chers dirigeants de la vie politique ou de l'entreprise. Payer son personnel au SMIC est déjà pour moi un aveu d'individualisme et d'une certaine indifférence quant aux problèmes que rencontrent les gens autour de soi et surtout son propre personnel.

Je m'éloigne comme bien souvent. Mais le sport est pour moi une première étape pour ne pas céder à la fatalité. Si on a décidé de ne pas être soumis au sort qu'on nous donne indirectement, il faut dans ce cas être moteur de ses actes. 

Beaucoup de gens luttent pour ne pas céder à la tentation d'avoir l'impression d'être inutile. En fait, je pense que c'est juste une question de classe sociale. Ce n'est qu'en se rassemblant qu'on pourrait imposer une nouvelle classe : la classe de ceux qui sont exclus des autres classes. Individuellement, on est exclu des classes car on ne peut représenter à soi-même une classe. 

Mais en se regroupant selon des points communs, on peut constituer une nouvelle classe sociale, certes peut-être non reconnue d'un point de vue juridique mais au moins cela aurait un impact important.

Ce sera je pense ma seconde étape à franchir. D'ailleurs, par l'intermédiaire de mon blog, je propose à n'importe qui de commencer dès maintenant à faire partie de la résistance silencieuse.

Publié dans Jour après jour

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G
bonjour,<br /> Pour être heureux, l'argent n'est pas le seul déterminant, en avoir c'est mieux mais forcément beaucoup n'est pas nécessaire. Résumer sa vie au seul fait d'être un consommateur de cette société, est une erreur totale. Le sport comme la course à pied (comme d'autres domaines non productifs) donne le moyen de se dépasser. Et s'il est pratiqué avec raison et progressivité, il n'est pas une barrière psychologique... La course à pied oblige à avoir raison gardée. C'est un dépassement de soi-même pour soi-même (à moins d'être champion de haut niveau !).
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